BitcoinCours.com, le 15 Septembre 2017
Le marché des cryptomonnaies est en chute libre depuis le 1er Septembre 2017, déjà 73 milliards de dollars partis en fumée selon les données de Courscrypto.
Aucune cryptomonnaie n'est épargnée par le krach, le prix d'un Bitcoin qui perd 1500 euros depuis sont plus haut du 1er septembre, Ethereum qui perd lui 140 euros. Litecoin qui est lourdement frappé avec une perte de 50% soit 37 euros. Les craintes viennent de Chine où la rumeur de fermeture des échanges à cryptomonnaies se confirme dans les faits. Après l'annonce hier de la fermeture prochaine d'un poids lourd du secteur - la plateforme de trading chinoise BTCC, c'est au tour de ViaBTC, un pool de mineur chinois célèbre pour avoir initié le fork de Bitcoin Cash, d'annoncer la fermeture prochaine de sa platefome d'échange à cryptomonnaies. D'après le communiqué de ViaBTC, l'échange fermera à partir du 30 Septembre 2017. Le pool de minage ainsi que les contrats de cloud mining ne seront pas affectés, précise toutefois ViaBTC.
Ce n'est pas la première fois que les cours des cryptomonnaies plongent lorsque les autorités chinoises annoncent des mesures d'interdiction et qui se terminent en général par des mesures de régulation, ce qui est bien pire. La régulation, souvent applaudie dans les communautés infiltrées et censurées du bitcoin - comme le reddit r/bitcoin, est ce qu'il y a de pire pour une cryptomonnaie, censée exister pour disrupter. Lorsqu'un gouvernement ne peut pas stopper quelque chose, il punit et met des bâtons dans les roues, autrement dit - il régule. KYC, AML, licences obligatoires et onéreuses, enregistrement des investisseurs dans les ICO, systèmes d'"investisseurs qualifiés", sont à quoi devront se plier les échanges chinois qui veulent réouvrir le trading, si ils ont autorisation de réouvrir. Il est malheureux de constater que neuf ans après la création du Bitcoin, le commerce des cryptomonnaies est dans sa quasi-totalité sous le contrôle des autorités et des banques. Et oui, les échanges à cryptos sont tous centralisés à quelques exceptions près: Bitshares, Waves Dex et Bisq, parmi les plus connus. Parmi ces échanges décentralisés, à faible volumes, tous ne se valent pas.
La Chine confrontée aux fuites de capitaux et en guerre perpétuelle des monnaies avec les Etats-Unis, montre les muscles depuis ce début septembre, notamment envers les crypto-devises. Mais que se passerait-il en cas de crise financière mondiale aussi grave que celle de 2007: on peut facilement imaginer les autorités de l'Inde, des USA, ou de l'Europe, profiter de l'opportunité pour prendre elles-aussi des mesures de fermeture des échanges à cryptos. L'excuse serait toute trouvée pour éviter une fuite des capitaux par exemple, et contraindre l'argent à rester dans les banques. Or les cryptomonnaies soumises à la loi de l'offre et de la demande ne valent pas grand chose en valeur si il n'y a plus possibilité d'échange. Parler de ces sujets est tabou dans les communautés des cryptomonnaies mais ils sont pourtant sérieux et d'actualité. Le krach de ce début Septembre est là pour le rappeler. Il a suffi que le patron de la plus grande banque des Etats-Unis dise que bitcoin est une fraude, et que les autorités chinoises enfoncent le clou en annonçant vouloir fermer les échanges à bitcoin, pour faire dégringoler les cours.
Jusqu'où vont plonger les marchés? Comme personne n'est vraiment qualifié pour répondre, la bonne question à se poser serait plutôt: est-ce qu'un constat va être fait dans les communautés des cryptomonnaies et va-t-on en tirer des leçons? Les cryptomonnaies sont là pour disrupter, pas pour être régulées, ni bancarisées, ni apprivoisées par les autorités. Il serait temps d'en prendre conscience, d'innover et de développer des solutions à tous ces problèmes. La décentralisation des échanges - pas un remède miracle - en est une. Il y en a sûrement plein d'autres.