Le Bitcoin change de nom

prix bitcoin
Opinion, par Bitcoin Cours, le 01 Novembre 2015

Depuis quelques mois la crypto-monnaie créée par Satoshi Nakamoto ne s'appelle plus Bitcoin, elle s'appelle "Blockchain".

Rassurez-vous, vous qui croyez au Bitcoin, ce dernier n'est pas mort et ce changement de nom n'est pas officiel, loin de là; non il est seulement utilisé dans le monde bancaire et celui de la haute finance: il est plus facile pour ces milieux de prononcer le mot "blockchain", le système technologique de paiement avancé (dont le fuel est le bitcoin), que de prononcer le mot tabou "bitcoin": parler dans ces milieux d'une monnaie décentralisée, ni contrôlée ni émise
par les banques centrales et qui est utilisée par de plus en plus d'individus et de commerces, comment dire... mieux vaut éviter les conversations qui fâchent et qui de surcroît pourraient dériver dangereusement sur des sujets malvenus comme la fraude bancaire, les droits de l'homme, l'emprise de l'état, la théorie de la monnaie. Amener un certain establishment à se regarder dans le miroir et se remettre en question...

Oui mais voilà, vu l'ampleur du phénomène Bitcoin, considéré comme la plus grosse révolution technologique depuis internet, il n'y a pas d'autres choix pour l'industrie de la finance que de s'y intéresser, c'est une question de survie pour la finance telle que l'on connait aujourd'hui. Son monopole et lobby puissant lui ont évité d'avoir à trop se moderniser jusqu'à maintenant, mais les temps changent, désormais il est possible pour n'importe quel citoyen du monde d'ouvrir un compte sans passer par une banque, sans avoir d'autorisation gouvernementale et de transférer de l'argent en un instant d'un point à un autre du globe avec des frais quasi nuls.

C'est pour cette raison que les médias économiques nous inondent depuis quelques mois d'actualités assez ressemblantes et fort peu intéressantes autour des blockchain privées: pas une banque ou organisme financier qui ne veut sa blockchain, du moins en retirer le plus possible de propriétés (comme la vitesses des transactions par exemple) et les privatiser sous une forme centralisée: cette blockchain non-bitcoin n'est alors plus du tout un grand livre comptable ouvert mais on l'appelle à tort blockchain quand même. Et dans les couloirs de grandes sociétés de la finance ou lors des salons d'investissement, on peut déjà imaginer des conversations plus confortables, plus tendances: "Et toi? Quelle est ta stratégie blockchain?"

Combien de temps encore faudra t-il à l'industrie financière pour qu'elle réalise que la véritable innovation n'est pas la blockchain séparée du bitcoin mais le protocole bitcoin en lui même, open source, décentralisé, transparent, ouvert à tous et qui ne nécessite aucune confiance en un tiers? Chaque jour d'existence du Bitcoin est la démonstration que l'idée naïve d'une monnaie fonctionnant sans planification centrale est possible.

Heureusement le défaut actuel de la crypto-devise, sa volatilité avec des hausses et baisses rapides de son cours vient la sauver: la presse économique raffole des analyses de cours, d'histoires autour de la spéculation et n'a là d'autre choix que d'utiliser le terme BITCOIN pour en écrire ses articles.
Pain béni cette volatilité! Sans quoi on pourrait très bien voir disparaître le mot Bitcoin de toute actualité économique au profit du mot blockchain... "Le cours de la blockchain a dépassé 300$" cela ne sonne pas bien et n'attire pas le lecteur évidemment.
Le Bitcoin ne change pas non plus de nom quand il s'agit pour ses détracteurs de souligner les faits divers associés à cette monnaie digitale ou de le décrier. Certains articles de presse nous rappellent que le Bitcoin peut servir à financer le terrorisme, à acheter de la drogue et que son patron est en prison au Japon. Et oui le Bitcoin a un patron, c'est dire si cette monnaie digitale demeure encore mal comprise.