Deuxième attaque sur le réseau interbancaire

Par Bitcoin Cours, le 13 Mai 2016.

C'est la deuxième fois depuis le début de l'année que le réseau interbancaire Swift, utilisé par 6600 institutions financières dans le monde pour faire des virements d'argent internationaux, se fait attaquer.

Le réseau banquier international avait été attaqué une première fois en février 2016. Le cyber-casse avait permis aux hackers de dérober 81 millions de dollars sur un compte de la Banque centrale du Bangladesh auprès de la Réserve fédérale à New York.

La nouvelle attaque est similaire: les malfaiteurs ont visé une banque commerciale, dont Swift ne communique pas le nom, et ont réussi à hacker les codes pour émettre, via Swift, des messages au nom de la banque. Pour l'heure, le montant du préjudice n'est pas precisé. (Source Reuters)

Ces événements ne sont pas rassurants pour le système financier global car Swift est censé être un réseau interbancaire ultra-sécurisé, hors ces attaques successives démontrent le contraire. Surtout, on ne connait pas pour l'instant l'identité de ces hackers, pour qui ils travaillent et quelle est leur motivation.

A la lumière de ces attaques, on comprend mieux pourquoi les institutions financières se penchent depuis plus d'un an sur l'intégration de systèmes plus sécurisés et investissent des millions dans les technologies blockchain. Les établissements financiers s'inspirent des propriétés des blockchains décentralisées Bitcoin et Ethereum pour reproduire des blockchains avec des propriétés semblables, contrôlées, moins sécurisées, mais beaucoup plus évoluées et sécurisées que le réseau actuel et vieillissant Swift. Les banques réagissent face à l'apparition et au développement des crypto-devises, elles se mettent à jour technologiquement en quelque sorte. Elles vont aussi plus loin que simplement se mettre à jour en utilisant des blockchains: le plan de la Fed - banque centrale des Etats-Unis - n'est-il pas de créer sa propre crypto-monnaie pour contrer Bitcoin? Un Fedcoin basé sur un taux fixe de change au dollar, comme le suggérait dans son blog le vice-président de la banque fédérale de Saint-Louis, David Andolfatto. Même la banque populaire de Chine envisagerait de créer sa propre monnaie digitale.

Si ces attaques sur le réseau Swift provoquent une joie malsaine dans la communauté bitcoin ou ethereum, il ne faudrait pas oublier qu'elles peuvent mettre à exécution (ou accélérer?) les plans de la FED: la création d'un Fedcoin. Il n'est pas difficile d'imaginer qu'une crypto-devise gouvernementale made in USA ou China, moins performante que bitcoin mais intégrée par un wallet sur les banques ou des réseaux sociaux comme facebook, twitter ou snapchat qui comptent bien plus d'utilisateurs que le réseau bitcoin, relaieraient du jour au lendemain bitcoin vers une monnaie de niche, utilisée seulement par quelques geeks ou crypto-anarchistes. Exit l'adoption de masse pour bitcoin, et le débat de savoir s'il faut augmenter la taille des blocs on-chain et rapidement, quitte à risquer une possible centralisation du bitcoin, n'aura même plus raison d'être... Le bitcoin ne sera pas mort mais il aura définitivement échoué à supplanter la monnaie fiat.